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Painting costumes with latex, sand and ash (Pêcheur d'Islande). Natural dyes and ecoprint (Opus 29). Concrete shoes (44 Duos). Laser-cut and flock (In Sonne verwandelt). Each project allows me to explore and to experiment with materials and traditional or contemporary crafts, but also to innovate, together with workshops and experts, and push the boundaries of costume making further.

Aside from being a costume designer, I am an artist who writes. My research and work experiences focus on the relation between space, body and object. More concerned with the creation's process than with its result, it is really important to have my projects always linked to work

diaries, that may also highlight the question of time. Now, the artistic work, the materials and their vocabulary give me the opportunity to make of those writings some strange prose poetry.

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4 décembre 2011

L’attente se fait spirale ascendante. Je m’épuise dans ces élans contredits, ces brèves inspirations, ces soupirs. Pulsation du corps. Retenue du geste. Précaution de la démarche. Je reste interdite, dans l’attente d’une expiration salvatrice.

En mon égarement pourtant je sème des notes, des bouts de, des formes. Sous la violence du dérèglement amoureux se construit un lieu, une architecture dont j’ignore encore l’issue.

La Pièce: ce territoire touffu
Des pierres figées peut-être
Mais du ciment sans doute

Ciment, marbre, fourrure froide

Des étendues de tissus, des métrages comme des drapeaux
Des tissus qui tournent autour du corps

Des pièces lourdes aux épaules, de bois, de laiton
Du cuir
Des coiffes



5 mai 2012

„- Oh! Pourvu que je tienne jusqu’à l’aube!“

(La Chèvre de monsieur Seguin, Alphonse Daudet)


Hier encore je chargeais des pierres. J’en ai poussé des décors, me suis cassé le dos. J’en ai tremblé jusqu’à l’os -

De cette pièce inanimée, de cette part de vie que mon corps lui oppose. Je ne supporte plus l’ennui et l’inertie dans lesquels j’ai été plongée. „Ribatz!“ comme en dernier sursaut.

Charrier des planches. Si j’accepte leur poids c’est qu’elles me révèlent, dans l’effort, ma propre pesanteur. Lâcher prise. Je suis à la limite du combat ou de la fièvre. Tantôt le corps se lève et trace de faibles allers-retours, tantôt mes mains sont moites, la salive m’échappe et j’attends. Je ne me déplace plus, le poids se transfère d’une jambe à l’autre. Je ne me place plus, je compose avec le sol.

Lors de mes chutes, de froids couloirs m’accueillent. Le brancard est dur et reçoit mon abandon. Il est appui, il est obstacle. Je dois rejoindre la pièce qui m’attend et me libère. L’espace se tient derrière la porte. Du regard je la relève et en guette le mouvement.

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